Mirka Lugosi et les libertines, Editions Marguerite Waknine

Les femmes de Mirka Lugosi sont d'étranges femmes du monde aux pensées et fantasmes translucides qui s’égrènent dans la chaleur du tourment et l’immobilité du supplice de l'attente.

Dans ces dessins ronronnent les messes basses des femmes lorsqu'elles sont entre elles. Le tout avec des œillades qui appellent le stupre et la fornication. Elles font donc les bons quatre heures de bien des cinq à sept là où même les moines ne peuvent rester acètes. Les vêpres finissent dans des messes du soir dont l'ite missa est n'a lieu qu'au petit matin.


Mirka Lugosi aime s’amuser les fétiches et les leurres. C'est pourquoi les femmes deviennent des sortes de fantômes et des lamproies avec ça et là un gonflement d’écume sous d’interminables voiles. Mais plus question à l’artiste d’apprendre le morse aux ogres. Elle remue la trique (mystique ?) qui les fait avancer par ses œuvres. Mais il faut qu’ils se débrouillent tout seuls (voire à leur main) avec ce que les œuvres de l’artiste leur accordent en offrant des belles de cas d'X.



Jean-Paul Gavard-Perret


Mirka Lugosi, "Cahier de Mirka Lugosi", Editions Marguerite Waknine, Angoulème, 2019.

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