« L'exil Vincent » MICHEL DUNAND, VINCENT, PLUS QUE DE RASION

Que resta-t-il dans les poches et les tiroirs de Van Gogh sinon la détresse ? Venu du froid, le cœur de l'artiste fut  un chaudron de solitude. Mais il salua la lumière et n'oublia jamais les offrandes qui lui était dû.


Plus qu'un autre les poètes l'ont compris. Ceux d'hier comme d'aujourd'hui : il y eu Bianu cet automne avec « Petit éloge du bleu » et maintenant de manière plus ample, Michel Dunand.

Il se fait le célébrant du peintre sans entonner l’air que reprend généralement l’assemblée des zélateurs.  Loin des orgues poussives, Dunand sait faire figurer l'homme et l'oeuvre  en sa langue qui s'accroche à un vol sans albatros.

Un fil relie le peintre et le poètes,  comme l'avant et l'aujourd'hui. Dunand sans faire revêtir des habits de gloire au peintre aborde l'essentiel de ses métamorphoses et les hysopes enfuis du paysage.

L'auteur souligne la brûlure du gouffre, de la faille de l'homme et l'ascension de son oeuvre. Aucun carcan ne les contraignait.  C'est pourquoi impossible fait signe : Vincent l’épousa comme des revenants épousent leurs pas d’avant.

Que les iris soient têtes en bas importe peu : « le beau va jusqu'à lécher la table ». Quant au bleu de l'artiste, il fait entendre une nuit qui palpite, une nuit éclairante même si un l'Ulysse fit amputé de son odyssées.

Jean-Paul Gavard-Perret


Michel Dunand, « Vincent, plus que de raison », Coup de Soleil, Annecy, décembre 2020, 40 p.


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