« Hautes herbes avec épines », DANIEL POZNER, LISERONGLES

Pozner sait qu'en poésie l'azur est cuit et recuit. C'est pourquoi le poète formel - mais sans formalisme - fait de son livre un parfait champ de mines et de ruines. C'est une manière pour lui de ne pas vivre du sel des phrases ou crever d'amour dans les songes d'autrui.


L'esprit noué aux épines du discours le sens devient hybride. Il est là - ou pas - mais sans avoir à prier pour les âmes mortes ou pour payer le lecteur en monnaie de singe. Pozner va ainsi au bout du bout de l'ordre du discours pour en tordre les lignes.

C'est un appel et un rappel à la liberté. Inarticulé le poème avance aboli, reconstruit dans un maillage à la connivence de celui qui accepte pour toute tentation que cet objet de désir puisse être pas grand-chose : un vol sans albatros, une langue de feu  piégée dans les angles morts d'un insolite essor.  

Jean-Paul Gavard-Perret


Daniel Pozner, "Liserongles", Propos2 Editions, 78 pages, 13 €, 2021

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