« Dans l'intimité des images de Tami Ichino », Karine Tissot "Tami Ichino. Ondes", art&fiction

A travers sa monographie Karine Tissot ramène à l'essentiel de l'oeuvre Tami Ichino. Cette dernière est née en 1978 à Fukuoka, Japon. En 1997, elle est part pour la France avant d'arriver à Genève où elle vit et travaille.  L'auteur illustre comment la créatrice par l'observation minutieuse des choses qui l’entoure et qu’elle intègre dans ses peintures et dessins. Chaque image semble naître dans le recueillement qui doit tenir d'un rituel.


L'artiste  met en place un univers dans lequel le temps est en suspens et en tension. Il semble flotter, fluctuer mais pourtant est atteint un univers de la substance loin de l'abstraction qui tue.  Une simple plante devient un essaim accroché à la poitrine du support. Le regardeur peut se laisser aller à une méditation sur ce qu'il voit par ce que le dessin engendre. Karine Tissot en rameute le choral et de sinueux espoirs qu'elle fait trépigner à son tour là où tout semble figé dans l'immuable.


Tami Ichino  par la précision de ses images fait que les idées préconçues se noient dans le souffle d'un minimalisme figuratif particulier. Le monde s’estompe mais selon une Annonciation. La créatrice (comme l'auteure) n'est pas pour autant un ange. Elle ramène à un ordre du désir mais qui n'a plus rien à voir avec le fantasme. Chaque image dans sa simplicité permet de revivre, espérer contre les couteaux qui se plantent dans le réel et les museaux de rats qui nous rongent du dedans. Existent des petits bouts d’amour. Et c'est comme si, du dehors ne montait aucun bruit.

Jean-Paul Gavard-Perret


Karine Tissot "Tami Ichino. Ondes", art&fiction, Lausanne, 2020, 260 p., 38 CHF

Commentaires