«Chicoryphées », GILLES BOURSON, ETATS ET LIEUX D'EROS

C'est quand « la glycine-vampire met sa jarretelle à la cuisse du ciel » que - aux corps hauts de Corot - fait place la saine barbarie des amours dites illicites. Mais ici, après le jaune vésicule biliaire du Château de Schönbrunn, on passe au vert glauque avec une poitrine phosphorescente qui appuie sur la région du foie avant qu'au rouge émis fasse place le rose et c'est un sacré chantier.


Bourson dans un vocabulaire de luxure crée des portraits d'éros qui se moquent des fléchages admis. L'éros est le poète qu'importe ses acteurs : aveugle qui pousse une fillette sur une balançoire, amante qui pourrait être grand-mère.

Les corps y vont de toute leurs pulsions et selon des secousses non autorisées par des raies alités Mais Bourson a d'autres chattes à fouetter. Aiguillonné par Cauda le gentleman killer et flâneur des bien des rives, il ne s'en prive pas. Il faut que le corps exulte.

Et n'y a pas qu'aux filles des rues à faire le trottoir et les parkings.  Certains leur proposent la botte de foin sur les aires d'autoroutes où il est bon parfois de refroidir leurs véhicules à moteur pour s'offrir bien des moiteurs.

Ces femmes restent ardentes même lorsque les stalactites tiquent.  Dans le cas contraire tout est permis en sinon empires du moins les zones des sens.  Cela s'emboîte de bric et de broc.  Mais après tout qu'importe.

Jean-Paul Gavard-Perret


Gilles Bourson, "Etats et lieux d'éros" Z4 Editions, 2020, 160 p.., 14 E.

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