« Abstractrice de quintessence », FÉEBRILE, LA FILLE AVEC LE PRÉNOM COMMUN, Éditions Furtives

Photographe, auteure, actionniste à sa façon Féebrile (aka Isabelle Royet-Journoud) a inventé sa propre grammaire visuelle et poétique. Et ce par une théâtralisation fictionnelle qui va jusqu'au bout du littéral voir au-delà. Si bien que par effet de masque le nu est plus que nu.

La fille avec le prénom commun insiste entre autre sur l'instrument qui lui sert à capter les signaux du corps de l’espace avec un dispositif mettant en scène un masque sur le papier comme sur le visage. Et ce, dans la finitude de corps qui ne sont plus « simples ».


Ce travail original par les voies que Féebrile ouvre et habite elle-même à la fois  excite et déçoit le regard et le mental par effet de surface aussi affriolante que raboteuse. Si bien que par l'érotisme l'artiste devient une abstractrice de quintessence là où un nouveau type de fantasme joue à plein en se vidant de sa substance première.



Le texte - en son corps qui se dit  - devient la matière spéculative de la pensée. L'écriture se veut plus supposition que vision. S'y construit une suite de relations et d'ensembles de rapports encore en « suspens ». Ils se retirent de toute autorité théologique ou totalisation au logos comme à l'apparence au profit d’une présence encore vive et palpable. Celle-ci fait basculer les instants dans une forme d’oblitération consentie mais qui ne se contente pas de la négation - bien au contraire.


Jean-Paul Gavard-Perret


Féebrile, "La fille avec le prénom commun", Editions Furtives, Besançon, 2020, 3 E


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